L'eau est-elle potable à Malte ? Point complet sur la qualité de l'eau courante à Malte.

L’eau courante, ou l’eau du robinet, à Malte est potable. Elle respecte les normes de la directive européenne sur l’eau potable (Directive 2020/2184). L’archipel se classe même désormais dans les pays avec la meilleure qualité d’eau potable.

La consommation de l’eau du robinet n’a pas toujours été possible par le passé. La qualité de l’eau maltaise s’est effectivement grandement améliorée ces dernières années suite à des investissements massifs qui ont permis une forte réduction des chlorures (salinité de l’eau de mer) et du chlore (utilisé pour le traitement) de l’eau du robinet.

Malgré ces changements, qui font de Malte un pays avec une eau courante conforme aux standards européens, il est toujours fréquent d’entendre que l’eau n’est pas potable à Malte, et de nombreux résidents lui préfèrent toujours l’eau en bouteille.

Cette défiance persistante s’explique par le fait que l’eau à Malte a longtemps été impropre à la consommation, la rendant ainsi peu utilisée par les résidents. Aujourd’hui, bien que potable, l’eau maltaise conserve un « goût inhabituel ». L’eau du robinet paraît légèrement salée et présente un goût de chlore perceptible.

Consommée en quantité modérée, l’eau courante de Malte ne présente aucun risque majeur pour la santé. Toutefois, il convient de noter que celle-ci est traitée avec du chlore pour enlever bactéries et virus. Environ 1 mg de chlore par litre d’eau (ou 1 ppm), une valeur dans les normes réglementaires (beaucoup de pays européens ajoutent du chlore pour traiter l’eau) mais environ trois fois plus élevée que les valeurs observées dans les autres pays européens.

Le traitement au chlore peut, chez certaines personnes, provoquer des troubles digestifs, même en faible quantité. Beaucoup de personnes préfèrent ainsi éviter de boire l’eau du robinet à Malte à cause de son taux de chlore plus élevé que dans d’autres pays.

L’organisme officiel chargé du contrôle de la qualité de l’eau est la Water Services Corporation (WSC), qui publie régulièrement les résultats de ses analyses sur son portail dédié. La WSC surveille notamment les niveaux de chlore et s’investit dans l’amélioration continue des infrastructures.

Dans le cadre de ces efforts, la WSC a récemment finalisé la phase de tests d’un filtre au charbon simple destiné à « corriger le goût » de l’eau en extrayant l’élément chloré.

Malte ne possède aucune ressource en eau douce naturelle (pas de rivières ou de lacs) et dépend donc de deux sources principales pour son approvisionnement en eau potable :

Environ deux tiers de l’eau potable proviennent des usines de dessalement utilisant le procédé d’osmose inverse. Quatre installations principales, situées à Għar Lapsi, Pembroke, Ċirkewwa et Hondoq (Gozo), garantissent un approvisionnement en eau de qualité, malgré des coûts élevés et une forte consommation d’énergie.

Le tiers restant provient des deux nappes phréatiques de l’archipel. Toutefois, ces ressources souterraines sont vulnérables, subissant des contaminations régulières dues à l’infiltration d’eau salée, la pollution par les nitrates issus de l’agriculture et les eaux usées.

Le goût « piscine » souvent remarqué dans l’eau du robinet maltaise est lié à l’ajout de chlore, indispensable pour garantir sa potabilité. Plusieurs solutions permettent toutefois d’en atténuer l’odeur et le goût :

La solution la plus simple consiste à laisser reposer l’eau dans une carafe ouverte au réfrigérateur pendant quelques heures. Le chlore s’évapore naturellement. Attention toutefois à ne pas dépasser 24 heures afin d’éviter le risque de prolifération bactérienne.

Installer un système de filtration domestique (micro-filtration ou filtration au charbon actif) permet de réduire jusqu’à 95 % du chlore présent, améliorant ainsi considérablement le goût de l’eau.